La
vengeance est omniprésente dans la littérature
des XVIIe et XVIIIe siècles : des tragédies
aux nouvelles galantes, des romans comiques aux ouvrages
libertins, qu'il s'agisse de tuer loyalement ou d'assassiner
secrètement, de ruiner une réputation
ou de raffermir son crédit, de défendre
son honneur ou d'asseoir publiquement son cou-rage,
de prouver la valeur de son amour ou de témoigner
de son sens du devoir.
Des
bouleversements importants modifient, à cette
époque, le rap-port à la vengeance :
le monopole de la justice de plus en plus assumé
par l'État, l'intériorisation psychique
des contraintes de comportement qu'implique le processus
de civilisation. De collective et valorisée,
la vengeance semble, désormais, individuelle
et passionnée.
En
examinant comment ces multiples formes de la vengeance
essaiment dans les oeuvres littéraires, les
essais réunis ici tentent de prendre en compte
à la fois les changements évidents et
les résistances tacites qui touchent l'ensemble
de la société d'Ancien Régime.
Contributions
de Christian Biet, Jeanne Bovet, Sophie Chisogne,
Anne Defrance, Aurélia Gaillard, Rachel Lauthelier,
Jenny Mander, Éric Méchoulan, Craig
Moyes.